Découvrir des paysages sauvages de notre pays, sillonner des coins de nature exceptionnels parfois inaccessibles en voiture, voyager de manière plus écologique, prendre le temps… c’est en effet possible, en embarquant à bord d’un train, même en hiver ! Voici 3 itinéraires à tester, en empruntant un mode de déplacement qui se révèle aussi insolite qu’inattendu.
Le train des hirondelles pour traverser le Jura
Située à cheval sur les régions Bourgogne Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, la ligne d’Andelot-en-Montagne à La Cluse est une ligne ferroviaire régulière qui permet de traverser le Jura en reliant Dole à Saint-Claude.
Son histoire remonte aux années 1860 : les habitants du Haut-Jura, désireux de sortir de leur isolement géographique, décident de participer au financement d’une ligne de chemin de fer. Le premier tronçon entre Andelot et Champagnole est inauguré à l’été 1867. En 1912, soit 45 ans plus tard, la 7e section reliant les gares d’Andelot et de Saint-Claude est enfin achevée. Surnommée la ligne des hirondelles, cette partie franc-comtoise donnera son nom, par extension, à l’ensemble de la ligne.
Compte tenu du relief tourmenté du Haut-Jura, le parcours de 123 km au total est ponctué de 36 tunnels et 18 viaducs, faisant voyager les usagers entre ciel et terre, plaine et montagne. Parmi les faits marquants du trajet, le point culminant de la ligne se situe à 948 m d’altitude, avant le tunnel de la Savine. Le tunnel des Frasses, long de 1 044 m, est en forme de fer à cheval presque fermé, la sortie se trouvant pratiquement en dessous de l’entrée.
Aujourd’hui, la « ligne des hirondelles » est une marque déposée par la SNCF. Bien qu’il s’agisse d’une ligne régulière, elle a reçu le label « train touristique ». Les offices de tourisme de Dole et de Saint-Claude proposent des journées exceptionnelles au départ de l’une des deux villes. Une balade ferroviaire, accompagnée et commentée, permet ainsi de découvrir les données techniques et historiques de la ligne, de mesurer l’ampleur, la qualité et l’audace des réalisations qui la caractérisent, d’avoir un autre regard sur les paysages et les sites remarquables jurassiens. Le cheminement de 2 h 30 traverse, entre autres, la forêt de Chaux, les vignobles réputés de l’Arbois, les vastes plateaux du Grandvaux, la Vallée de la Bienne…
U Trinighellu pour visiter la Corse
Les chemins de Fer de la Corse (CFC) sont un réseau ferroviaire de 232 km de long, dont la vocation première est d’aider la population locale à se déplacer. Surnommé u Trinighellu (« le petit train » ou « le tremblotant »), ce réseau qui traverse les montagnes, enjambe les rivières, longe les falaises, a nécessité 16 ans de travaux, achevés en 1888, et le concours de Gustave Eiffel pour construire le Ponte-Vecchio.
Composé de deux lignes, le chemin de fer forme un Y, traversant la Corse du nord au sud, de l’est vers l’ouest, ou inversement. La ligne relie Ajaccio et Bastia et un embranchement permet de joindre Ponte-Leccia à Calvi en passant par l’île Rousse et les plages de la Balagne.
Longeant la côte à une vitesse très raisonnable, u Trinighellu, tiré par une micheline aux charmes d’antan, est avant tout un éloge de la lenteur. Zigzagant au gré des virages, la traversée du parc naturel de Corse par Corte et Vizzavona jusqu’à Ajaccio, permet de découvrir des paysages époustouflants et des vues inaccessibles par la route, en circulant à flanc de montagne et en empruntant des ponts impressionnants dans les parties les plus sauvages de l’île. Le train fonctionne toute l’année avec des horaires d’été et d’hiver. L’hiver il est équipé de chasse-neige à l’avant pour dégager les voies.
Les Pyrénées à bord du petit train jaune de Cerdagne
Avez-vous déjà entendu parler du train jaune ? Ou bien du Canari ? Ou alors de la ligne de Cerdagne, peut-être ? Tous ces surnoms désignent la ligne de Villefranche – Vernet-les-Bains à Latour-de-Carol, qui sillonne la vallée de la Têt jusqu’au pied du Canigou, au cœur de la Cerdagne. Facilement reconnaissables, les véhicules sont peints en jaune et ornés d’un liseré rouge, reprenant ainsi les couleurs catalanes.
Le premier tronçon reliant Villefranche-de-Conflent et Bourg-Madame, dans les Pyrénées-Orientales, est déclaré d’utilité publique par une loi le 4 mars 1903. Vingt-trois années de travaux seront nécessaires pour achever cette ligne classée d’intérêt général qui s’étend sur 62,5 km. Exploitée par la SNCF, elle offre des correspondances avec le reste du réseau national à ses deux extrémités, ainsi qu’avec le réseau espagnol.
Parmi les 650 ouvrages d’art jalonnant la ligne, 2 viaducs qui enjambent la Têt sont classés monuments historiques par leur importance architecturale et technique : le viaduc Séjourné (suspendu à 65 m au-dessus du sol) et le pont Gisclard (à 80 m au-dessus d’un précipice). Au km 24,422, le pont de Cassagne, long de 253 m, est le dernier pont suspendu ferroviaire de France situé sur une ligne exploitée. Sur cette ligne inscrite par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial en tant que « chemin de fer de Cerdagne »,19 tunnels percent la montagne. La ligne fonctionne tout au long de l’année, même en hiver, tandis que le petit train jaune dessert 22 gares. En été, le train jaune permet aussi de réaliser ce superbe voyage en wagon découvert…
Pour accompagner vos trajets à bord de ces trains, découvrez les lieux incontournables à voir dans les Pyrénées ou encore notre top 10 des lieux magnifiques à découvrir en Corse.
Connaissez-vous des circuits à réaliser en train pour visiter la France pendant l’hiver ?
Comment accéder pour prendre le petit train Villefranche-de-Conflent et Bourg-Madame, dans les Pyrénées-Orientales ??
Bonjour Sheila, vous trouverez via ce lien l’ensemble des informations concernant les accès au petit train jaune des Pyrénées-Orientales. Bonne journée 🙂
Très bien. Mon père était cheminot des chemins de fer français et j’ai eu le virus en lisant la Vie du Rail.
Nous avions en Corrèze en la ville de Préfecture de Tulle une gare où les trains arrivaient dans un cul de sac : ils repartent en arrière dans une autre direction.
Merci pour cette documentation.