Situé dans le nord des Alpes italiennes, le massif des Dolomites s’étend entre le Trentin-Tyrol du Sud (ou Haut-Adige) et la Vénétie. Ce territoire grand comme la Camargue compte plus de 18 sommets de plus de 3000 m. Il est considéré comme l’un des plus beaux paysages de montagne du monde. Traversées de nombreux sentiers et bien pourvues en hébergements, les Dolomites sont une destination de choix pour la randonnée. Découvrez un aperçu cette région dont les paysages sont devenus l’archétype des sites dits « dolomitiques ».
Les Dolomites, des paysages spectaculaires
Classés au patrimoine mondial de l’Unesco, les paysages des Dolomites se caractérisent par des murailles verticales monumentales, des falaises abruptes et de nombreuses vallées très étroites, longues et profondes. Les pics verticaux de couleur claire sont séparés par des ravins, parfois isolés et parfois se déployant en d’immenses panoramas. Ils sont époustouflants par la grande diversité de leurs formes sculpturales. Le contraste entre les surfaces rocheuses dénudées et les forêts et prairies au-dessous, offre toute une harmonie de couleurs. Certaines des falaises rocheuses, hautes de plus de 1500 m d’altitude, comptent parmi les murailles calcaires les plus hautes du monde.
Dans ce décor unique s’épanouissent plus de 160 espèces de vertébrés, dont une centaine d’oiseaux, dont le grand tétras, le lagopède alpin et le hibou grand-duc. On y croise des rongeurs comme les marmottes et les écureuils. Les ongulés tels que les chevreuils, les chamois, les cerfs élaphes, les bouquetins et les mouflons sont très courants. Mais aussi les renards, les blaireaux et les hermines…
Les Dolomites abritent également plus de 1400 espèces végétales : des feuillus dans les bois entourant les vallées, des conifères et des hêtres en gagnant de l’altitude. Edelweiss, jacinthes, gentianes et rhododendrons sont parmi les fleurs qui poussent dans les clairières herbeuses et les hautes roches. Sans oublier le rare sabot de Vénus, une orchidée délicate, et la joubarbe des Dolomites, emblématique de la région.
Comment se rendre dans les Dolomites ?
Au départ de la France, il existe plusieurs possibilités pour se rendre dans les Dolomites.
En train : il y a des liaisons ferroviaires vers les villes italiennes proches des Dolomites, telles que Bolzano ou Venise. Le trajet peut s’avérer long car il n’y a aucun train direct. Néanmoins le voyage est pittoresque et ce mode de transport est écologique.
En avion : les principaux aéroports sont Milan, Venise et Bologne, en Italie, Innsbruck, en Autriche, et Munich en Allemagne. Sauf si vous trouvez un vol direct pour Bolzano, privilégiez l’aéroport de Venise, le plus pratique pour rejoindre les Dolomites en bus (Cortina d’Ampezzo est à 3 heures de route, par exemple).
En voiture : si vous optez pour ce mode de transport, pensez aux vignettes annuelles obligatoires pour emprunter les autoroutes suisses et autrichiennes.
En autocar : il existe des liaisons entre certaines régions de France et les Dolomites. Le trajet peut être long, mais il est économique.
Quand séjourner dans les Dolomites ?
La période comprise entre mai et septembre est la meilleure pour visiter les Dolomites. En plein été, les températures avoisinent les 25 °C et il n’est pas rare qu’il pleuve en fin de journée. Comme partout, le mois d’août connait l’affluence touristique la plus forte et le prix des hébergements augmente. Les sentiers de randonnée et les sites populaires, comme le Lago di Braies ou l’église de Santa Maddalena, sont peu fréquentés en juin. Pour éviter la foule, l’astuce consiste à se lever très tôt et à commencer à marcher avant 5 h.
5 randonnées dans les Dolomites
Randonnée n° 1 : Rifugio Nuvolau
Localisation : Cortina d’Ampezzo,
Altitude : 2574 m,
Distance : env. 8 km au départ du parking de Passo Giau,
Durée : env. 5 h A/R,
Difficulté : moyenne,
Traversant des prairies verdoyantes, des forêts de conifères et des chemins rocheux, la randonnée jusqu’au refuge de Nuvolau permet de contempler de près les Cinque Torri, un ensemble de cinq pitons rocheux. À l’arrivée, la vue panoramique se dévoile sur les majestueuses Dolomites environnantes, notamment l’Antelao, le Monte Pelmo et la Civetta.
Randonnée n° 2 : les Cinque Torri
Dénivelé : 760 m,
Distance : 11 km,
Durée : 6 h,
Difficulté : facile,
Non loin du refuge Nuvolau, un circuit de randonnée fait le tour des Cinque Torri. Ces « cinq tours » sont mondialement connues des escaladeurs sportifs. La randonnée jusqu’à ces rochers bizarres est tout à fait faisable en famille au départ du parking du télésiège.
Randonnée n° 3 : le Monte Pore
Dénivelé : 210 m,
Distance : 5 km,
Durée : 2 h,
Difficulté : moyen,
Ce sommet pyramidal isolé, qui fait partie du groupe Averau-Nuvolau, ne présente pas de parois rocheuses, mais est herbeux sur les quatre côtés, parfois même caillouteux. Le Monte Pore est facilement accessible de la route du col de Giau. C’est également une belle randonnée à ski en hiver.
Randonnée n° 4 : Tre Cime di Lavaredo
Localisation : Auronzo di Cadore,
Distance : 12 km au départ du Rifugio Auronzo,
Durée : environ 5 h,
Dénivelé : 550 m.
Ces trois piliers de terre parfaitement alignés sont l’emblème des Dolomites. Ils se dressent à près de 3000 m d’altitude. Pour les atteindre, il faut parcourir un itinéraire en boucle au départ du refuge Auronzo, accessible par la route et moyennant un péage. Au début, le sentier balisé en rouge-blanc-rouge est facile. Une piste plate mène d’abord vers la chapelle Santa Maria Ausiliatrice, puis au refuge du Lavaredo. Montée ensuite jusqu’au collet de Lavaredo, puis au refuge Antonio Locatelli. Empruntez ensuite le sentier n° 105, direction Auronzo et lange Alm. Après un parcours commun avec le sentier n° 102, accès à la zone du Piano di Rienza avant de remonter vers le col Forcellina et Lange Alm. On continue vers la Forcella di Mezzo pour boucler la randonnée au refuge Auronzo.
Randonnée n° 5 : sommet du Piz Boè
Localisation : Alta Badia, Colfosco,
Altitude : 3152 m,
Distance : environ 13 km depuis le Rifugio Pisciadù ou le refuge Boè.
Durée : environ 6-7 heures de marche A/R,
Difficulté : randonnée de niveau avancé avec des passages techniques nécessitant une bonne expérience en montagne et une bonne condition physique.
Situé dans le massif déchiqueté du Sella, le sommet du Piz Boè vaut le détour. L’ascension est une véritable aventure à travers des paysages montagneux à couper le souffle, en passant par des cols escarpés, des crêtes majestueuses et des éboulis rocheux.
3 refuges des Dolomites à découvrir
Par l’histoire du territoire, la langue allemande est encore très répandue dans le Trentin-Haut Adige (ou Sud Tyrol), aujourd’hui province autonome italienne. Il est ainsi fréquent que les refuges soient connus par leur nom italien et par leur nom allemand, ainsi que les sites géographiques.
Rifugio Bolzano (Schlernhaus)
Depuis 140 ans, le rifugio Bolzano, Schlernhaus de son nom allemand, se dresse sur le haut plateau de l’imposant Sciliar (Schlern en allemand), à 2457 m d’altitude. Il est situé dans le parc naturel de Schlern-Rosengarten, où des sentiers traversent des prairies verdoyantes jusqu’au col rocailleux de Rosszahnscharte.
Disposant d’un gardien de juin à octobre, le refuge propose 15 chambres doubles, 40 lits en chambres à plusieurs et 57 couchettes. Il dispose aussi d’un local d’hiver chauffé. On y sert des repas régionaux de qualité, typiques de la cuisine du Tyrol du Sud.
Autour du rifugio Bolzano, 2 excursions sont possibles :
1/ Un circuit long, mais facile, mène à Seiser Alm. Ponctué de larges chemins, il traverse le parc naturel du Schlern-Rosengarten. Première étape à la Tierser-Alpl-Hütte, juste en dessous des pics rocheux dentelés des Rosszähne/Denti di Terrarossa, puis à la Mahlknechthütte, avant d’atteindre le plus haut alpage d’Europe, l’alpage de Siusi. Le retour au Schlernhaus se fait par la Saltnerhütte.
D+ 1 150 m, distance 23 km, durée 7,5 h, niveau facile.
2/ L’autre itinéraire conduit à la Tschafonhütte : du refuge Bolzano, on descend d’abord par le Moarboden et le Sesselschwaige (pause possible). On monte ensuite à la Tschafonhütte par le Prügelsteig dans le val Sciliar/Schlernbachtal et par un chemin forestier du Mangaduierbachtal. Un chemin alternatif passe par la via ferrata du Nigglberg.
D+ 300 m, distance 8 km, durée 3,5 h, niveau difficile.
Rifugio Lobbia Alta
Aussi connu sous le nom de refuge Ai Caduti dell’Adamello, le refuge Lobbia Alta se trouve sur le flanc sud du Lobbia Alta, à plus de 3 000 m d’altitude, dans la région de l’Adamello. Il n’est accessible que par le glacier.
Le refuge est gardé de mi-mars à début mai, puis de mi-juin à mi-septembre. Il dispose de 100 couchettes et d’un refuge d’hiver avec 8 couchettes. On y déguste de la bonne cuisine italienne.
Autour du rifugio Lobbia Alta, 3 excursions sont possibles :
1/ La première nous entraîne au beau sommet de Lobbia Alta, à 3 196 m d’altitude. On y accède rapidement au départ du refuge grâce à une escalade divertissante et sans exposition. À l’arrivée, le panorama sur les glaciers de l’Adamello et de la Presanella est grandiose.
D+ 80 m, distance 480 km, distance 0,5 h, niveau moyen.
2/ Un deuxième itinéraire conduit au rifugio Mandrone. On progresse sur des glaciers, des plaques de granit, un sol sablonneux et on passe par le Lago Nuovo et le Lago Mandrone.
D+ 600 m, distance 6 km, durée 2,5 h, niveau difficile.
3/ Le troisième circuit mène à la Cresta della Croce. En partant de la Malga Bedole, on arrive d’abord au refuge, avant de grimper facilement jusqu’à l’arête et, sur celle-ci, jusqu’à la croix en granit de la Cresta della Croce. Le retour au refuge se fait par la même voie.
D+ 1 800 m, distance 8,7 km, durée 5,5 h, niveau difficile.
Rifugio Re Alberto (Gartlhütte)
S’élevant à 2621 m d’altitude au cœur du massif du Catinaccio/Rosengarten, le refuge Re Alberto est entouré par une immense forteresse formée par plusieurs sommets des Dolomites.
Parmi eux, les faces nord de la Croda di Re Laurino/Laurinswand et du Catinaccio d’Antermoia/Kesselkogel, ainsi que les célèbres tours de Vajolet, Delago, Stabeler et Winkler, où l’histoire de l’escalade s’est écrite. Elles comptent certainement parmi les tours rocheuses les plus impressionnantes des Alpes et restent des destinations d’escalade très appréciées.
Le refuge est gardé de mi-juin à fin septembre. Il dispose de 60 lits en chambres et d’un petit local d’hiver avec 4 places de couchage. On peut se restaurer de cuisine tyrolienne et italienne.
Autour du rifugio Re Alberto, une excursion permet d’atteindre le sommet du Grasleiten en longeant le massif du Kesselkogel.
D+ 730 m, distance 5 km, durée 3,5 h, niveau moyen.
Pour continuer sur cette lancée, retrouvez nos articles de Randonnée : 12 erreurs à éviter quand on débute mais aussi 5 conseils pour partir en randonnée avec son chien.
Êtes-vous prêts pour une randonnée dans les Dolomites ?