Que l’on soit féru d’art et d’Histoire, et amoureux des vieilles pierres, sensible aux ambiances bucoliques ou qu’on aime se promener au grand air, le département de l’Oise, dans la province historique de Picardie, a beaucoup à offrir. Inspirés par la beauté des sites, les rois et les princes ont fait de ces terres leurs lieux de villégiature. Entre forêts et cités pittoresques, découvrez 7 endroits hors du temps, à quelques dizaines de kilomètres de Paris.
Beauvais, ville d’art et d’histoire
Célèbre pour son chœur vertigineux du 13ᵉ s., haut de 48 m sous voûte, la cathédrale Saint-Pierre est sans doute l’emblème de la ville. Bien que sa construction ait été interrompue au 17e s., ce chef-d’œuvre gothique est réputé pour ses sublimes vitraux dont la création a duré plus de 700 ans.
Outre un mobilier de grande valeur, la cathédrale possède une horloge astronomique de 90 000 pièces et son ancienne horloge à carillon. À proximité, le musée de l’Oise (MUDO) est installé dans un ancien palais de style gothique et Renaissance. Il abrite une impressionnante collection de chefs-d’œuvre des 19e et 20e s., dont des toiles de Corot, de Sisley, d’Ingres… À voir aussi : les remparts gallo-romains, les plus vieux monuments de Beauvais. Ce sont les derniers vestiges de Caesaromagus, ville gallo-romaine fondée à la fin du 1er s. av. J.-C. à l’emplacement de la ville actuelle.
Le domaine de Chantilly, un écrin du patrimoine français
Composé d’un château, de son parc et d’une forêt, ainsi que de diverses propriétés et bâtiments, le domaine de Chantilly s’étend sur près de 8000 hectares.
Le château de Chantilly est l’un des plus beaux joyaux de l’Oise. Commencé au 11e s., transformé et amélioré jusqu’au 19e s., ce splendide édifice est aussi l’œuvre d’un homme au destin exceptionnel : Henri d’Orléans, duc d’Aumale, fils du dernier roi des Français Louis-Philippe. Considéré comme le plus grand collectionneur de son temps, le prince a fait de Chantilly l’écrin de ses chefs-d’œuvre et manuscrits précieux : le musée Condé. Les galeries de peinture présentent ainsi l’une des plus importantes collections de peintures anciennes en France, incluant des œuvres de Raphaël, de Botticelli et de Delacroix.
Au 1er étage du château, les grands appartements offrent une grande variété d’objets d’art, de mobilier et de peintures de maîtres. Au rez-de-chaussée, les appartements privés du duc et de la duchesse d’Aumale sont restés intacts depuis la monarchie de Juillet (1830-1848), date de leur aménagement.
La bibliothèque du musée, appelée le Cabinet des livres, est l’une des plus belles et des plus riches au monde : elle abrite une rarissime collection de manuscrits anciens, des ouvrages rares et précieux (dont 700 incunables).
Sur une centaine d’hectares, le parc réunit le jardin d’André Le Nôtre (17e s.), le jardin anglo-chinois de la fin du 18e s., et le jardin anglais du début du 19e s. Avec ses immenses miroirs d’eau et ses nombreux jets d’eau et fontaines, le jardin à la française est celui qui offre les points de vue les plus éblouissants de la visite.
Bâties de 1719 à 1735, les Grandes Écuries abritent un musée vivant du Cheval, où les visiteurs peuvent en apprendre davantage sur l’histoire et l’art de l’équitation. Des spectacles équestres sont également organisés, offrant une expérience unique aux amateurs de chevaux.
Domaine de Chaalis, haut-lieu du romantisme
À 10 km au sud-est de Senlis, niché dans le creux d’un vallon de la Launette en forêt d’Ermenonville, le domaine de Chaalis attira Jean-Jacques Rousseau, Étienne Pivert de Senancour ou encore Gérard de Nerval. Il émane de cet ensemble riche de neuf siècles d’histoire un charme romantique unique. Édifiée dans le style du gothique rayonnant, la chapelle royale est notamment ornée d’une Annonciation peinte par Le Primatice — valant à la chapelle le surnom de « Sixtine française ».
De l’abbaye royale (lien vers article bouger, 3 randonnées dans l’Oise) qui la jouxte, il reste de magnifiques ruines, derniers vestiges de l’abbaye cistercienne, ancien centre économique et intellectuel important. Le château abrite un extraordinaire musée d’art, constitué par Nélie Jacquemart-André, collectionneuse passionnée — à l’origine, avec son mari, du musée parisien portant leur nom. Il présente des peintures, des sculptures et des objets du Moyen Âge et de la Renaissance provenant de l’Europe entière. Au nord du château, le parc, aménagé en « jardin à la française », est organisé selon l’axe du bâtiment. Il se termine par une ouverture laissant la vue se prolonger vers les champs et les bois. Dès le mois de mai, la roseraie offre des éclosions de fleurs en cascades, et connaît un épanouissement festif particulier lors des Journées de la rose, organisées tous les ans le deuxième week-end de juin.
Compiègne, la Cité impériale
Encadrée par trois rivières, l’Aisne, l’Oise et son affluent l’Automne, Compiègne est associée à la couronne de France dès l’avènement des Mérovingiens. Son emplacement actuel s’est créé autour du château. Ancienne résidence royale et impériale, il a ainsi accueilli presque tous les souverains depuis les origines de la monarchie française, de Clovis à Napoléon III.
Sa silhouette prend cependant forme sous le règne de Louis XV. Depuis l’achèvement des travaux sous Louis XVI, il devient le plus grand château néo-classique français. Lieu de pouvoir majeur durant le Second Empire, il vaut par la qualité de ses décors intérieurs et de son mobilier. Il regroupe les appartements de l’empereur et de l’impératrice, le musée de la Voiture et du Tourisme, le musée du Second Empire et de l’impératrice, et le parc, dont les jardins sont inspirés de Versailles.
En face du château, le théâtre est relié aux grands appartements du palais à l’étage de la loge impériale et du foyer. Construite « à l’italienne » et quasi entièrement en bois, la salle jouit d’une excellente acoustique, de réputation mondiale.
En centre-ville, le musée de la Figurine (fermé pour travaux jusqu’en 2026), présente l’Histoire de France et de l’Europe à travers 155 000 figurines. Installés sur 1 000 m2 dès la réouverture du musée, des dioramas mettent en scène des événements historiques majeurs, de la Guerre de Troie jusqu’au bocage normand de juin 1944.
Proche de la ville, la forêt de Compiègne est un des grands massifs forestiers de France. Avec ses sentiers balisés et ses paysages variés, elle est un espace idéal pour les randonnées, le VTT et les balades à cheval.
Gerberoy, « la ville des roses »
Situé au nord-ouest de l’Oise, Gerberoy est classé parmi les « Plus Beaux Villages de France ». Les visiteurs aiment le charme de ses ruelles étroites et pavées, bordées de maisons à colombages datant, pour la plupart, des 16e et 17e siècles.
L’endroit doit beaucoup à Henri Le Sidaner, qui en tombe amoureux en 1901. Passionné de fleurs, ce peintre postimpressionniste donne l’idée aux villageois de planter deux rosiers devant chaque maison. Cette initiative donnera naissance, il y a près de cent ans, à la Fête des roses, célébrée tous les mois de juin.
À voir dans le village, les jardins Henri Le Sidaner, conçus sur les ruines de l’ancien château fort : 4000 m2 que l’artiste a aménagés, avec une roseraie, des statues, un chemin de ronde… le tout réparti sur trois niveaux reliés par des sentiers escarpés serpentant sous les arbres. Au centre du bourg se dresse la collégiale Saint-Pierre d’aspect gothique. Bâtie au 11e s. dans le style roman — dont il reste quelques traces — elle est reconstruite au 15e s. après un incendie. À l’intérieur, on peut admirer sa nef voûté en bois, ou encore ses tapisseries d’Aubusson. En déambulant dans les vieilles rues, vous pourrez admirer l’hôtel de ville du 15e s., ou découvrir les galeries et les ateliers d’artistes. Ne partez pas sans avoir effectué une promenade sur les remparts bordés d’arbres.
Le château de Pierrefonds, un décor de conte de fées
Avec ses imposantes tours et son architecture médiévale, le château de Pierrefonds est un symbole du département de l’Oise. Bâtie à la fin du 14e s. sous le règne de Charles VI, par son frère, cette place forte est démantelée au 17e s. par Richelieu. Ses ruines, tombées dans l’oubli, vont renaître sous l’impulsion de Napoléon III.
Dès 1857, l’empereur décide de transformer les ruines romantiques de Pierrefonds en une demeure impériale. Rénové par l’architecte Viollet-le-Duc, le château offre une plongée fascinante dans l’histoire médiévale de France. Par ses dimensions et son décor, la salle des Preuses est, sans nul doute, la pièce emblématique du monument. Le cabinet d’armes et d’armures présente la collection personnelle de Napoléon III, dans l’ambiance d’une demeure médiévale. La chapelle, la cour d’honneur et les caves révèlent des trésors d’architecture. Notez que cet impressionnant château dont la visite est ouverte au public, accueille régulièrement des tournages de cinéma.
Senlis, un bijou médiéval
Avec ses antiques remparts, ses ruelles pavées, ses maisons à colombages et sa cathédrale gothique, Senlis est un véritable musée à ciel ouvert. Son secteur sauvegardé de 40 ha, très apprécié des cinéastes, concentre un patrimoine historique exceptionnel. Senlis est parfaite pour une journée de flânerie.
En se promenant autour de l’enceinte gallo-romaine du 3e s., on peut ainsi découvrir le parc du palais royal, qui comprend les vestiges du château royal (où Hugues Capet fut élu en 987), le musée de la Vénerie (dédié à la chasse), ainsi que la cathédrale Notre-Dame et l’ancien palais épiscopal (actuel musée d’art et d’archéologie). Devenue un auditorium, la chapelle Saint-Frambourg abrite des vitraux du peintre Joan Miro. En s’éloignant, le quartier Saint-Vincent et son rempart offrent de belles vues sur la ville ancienne. Au programme, charmantes ruelles médiévales fleuries, hôtels particuliers et passages bucoliques le long de la rivière Nonette.
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Et vous, connaissez-vous l’Oise ? Quels sont vos endroits préférés ?
